FLASHBACK

« Alors, tu t'es vite fait à ta vie d'Australien ? » « Oui Perth est assez calme et agréable puis mes voisins sont super sympa ! Je me suis d'ailleurs installé dans un petit cabinet de kinésithérapeute. Ça me permet de masser des femmes toutes la journée sans problèmes ! » Liam explosa de rire tandis que moi je me contentais simplement de sourire derrière le téléphone. Son absence était insupportable et l'entendre rire rendait le manque encore plus difficile. « Contente de voir que l'Australie ne t'as pas changer frérot ! » « Il ne manquerait plus que ça et puis les Australiennes sont tellement belles.. Tu verras quand tu viendras me voir ! » Aller le voir, j'en avais tellement envie. Seulement mon travail de fleuriste me prenait beaucoup de mon temps et je n'avais malheureusement pas l'argent nécessaire pour me payer un billet d'avion aller retour. Sentant les larmes qui commencèrent à monter, je me suis empressé de couper court à la conversation. Je ne voulais pas qu'il sache à quel point je me sentais mal sans lui. « Je vais devoir te laisser Liam, je dois retourner bosser. On se rappelle bientôt. Tu me manques, je t'aime. » « Tu me manques aussi ma belle. Travaille bien, je t'aime. » Quelques secondes après avoir raccroché ce fut l'hécatombe et je me suis effondré en pleurs. Ça en devenait invivable et chaque fois que je lui parlais mon cœur se déchirait de plus en plus. il était temps que je le retrouve et si je n'avais pas assez d'argent pour payer le retour, j'allais prendre un aller simple. C'est alors que j'ai décidé de tout laisser tomber. Mon travail, ma famille, mes amis et New-York. Une fois ma lettre de démission postée et mes parents prévenus de mon départ prématuré j'avais acheté le billet pour l'Australie. Ça allait être dur de laisser toute une vie derrière moi. Mais pas aussi dur que de vivre une éternité sans mon frère. C'est donc angoissé et en même surexcité que je pris le vol pour le pays des kangourous. Perth, me voilà.

FIN DU FLASHBACK

Cela faisait deux jours que je me trouvais à Perth. J'étais tellement angoissé à l'idée de le revoir que je n'y étais pas aller tout de suite. J'avais trouvé refuge dans un petit hôtel de la ville en attendant d'emménager ailleurs. Puis ce fut enfin le jour J, celui que j'attendais depuis des mois. La villa de mon frère n'était plus qu'à quelques pas de moi à présent. Plus j'avançais et plus mon cœur s'emballait. Comment allait-il réagir sachant que la veille je lui avais fait croire que j'étais encore à New-York ? Je n'en savais rien, mais plus le temps pour les questions. Je me trouvais à présent face à son immense jardin, mon instinct de fleuriste me fit sourire. Je ne savais pas qu'il serait capable de tenir des fleurs sans les faire faner. Je soupira puis ouvrit le portail, les mains tremblantes. Je montai les trois petites marches qui menait à la porte le ventre serré et me décida enfin à sonner. J'avais l'impression que l'attente était interminable et ma gorge se nouée petit à petit. Le regard fixé au sol j'entendis soudain la poignée puis vis la porte s'ouvrir. Mon regard se leva et se posa sur son visage surpris. Les larmes de joie m'échappèrent et d'un coup je me suis littéralement jeté dans ses bras. « Liam.. Qu'est-ce que tu m'a manqué ! » En sanglot dans ses bras, je n'arrivais pas à le lâcher et l'ai serré aussi fort que jamais. Enfin, j'étais heureuse. Beaucoup plus qu'heureuse. J'étais enfin à ses côtés.

J'avais attendu ce moment depuis tellement longtemps que je ne voulais pas le lâcher. J'étais tellement bien dans ses bras, je me sentais en sécurité. Tout en le serrant sa réaction me fit rire légèrement alors que j'étais toujours en train de pleurer. Mon frère n'avait décidément pas changé et sa dernière phrase me fit lever les yeux au ciel. Je m'y fin à l'étreinte en me décollant doucement de lui. J'essuyai mes larmes d'un revers de mains et posa mon regard sur lui avec un faux air choqué. « On ne s'est pas vu depuis des mois et c'est tout ce que tu trouves à me dire ? Oui, je me suis trimballé dans cette tenue à l'aéroport et non je n'ai pas rencontrer d'hommes.. bizarres ! » Le mot bizarre sortis avec une petite grimace. Fini la dépression je pouvais enfin redevenir moi même. Sans attendre de permission j'entrai dans la villa qui donnait directement dans un immense salon. Mes yeux se trimballèrent de partout, c'était vraiment magnifique. Mon regard se reposa soudain sur lui puis je le scruta de la tête au pieds. « Et toi ? Tu comptais faire quoi dans cette tenue ? Montrer tes biceps à ces dames ? » Un petit rire m'échappa. Ça ne m’étonnerait pas que ce soit ça le connaissant ! J'étais tellement préoccupé par la beauté de sa villa et le fait que j'avais enfin mon frère devant moi que j'en oublia de répondre à la question la plus importante "Qu'est-ce que tu fais là". Je ne savais pas comment lui annoncer que j'étais venu m'installer ici. A vrai dire je voulais éviter la question pour le moment et profiter totalement de nos retrouvailles. Néanmoins je me demandais la réaction qu'il allait avoir lorsque j'allais lui annoncer. « Tout est vraiment magnifique ici.. Je ne savais pas que tu avais ce sens de la décoration, tu m'épates ! » dis-je tout en essayant de regarder un peu partout. C'était tellement grand. J'étais une vraie pile électrique et n'arrivait pas à tenir en place. Je me retourna alors rapidement vers lui de nouveau et soupira avec un grand sourire. Je ne pouvais pas m'en empêcher et je m’empressai de me rejeter à son cou. « J'suis tellement contente de te revoir ! » dis-je tout en le serrant encore plus fort que tout à l'heure.

Retrouver cette complicité, c'est ce qui m'avait le plus manqué. Je n'avais personne avec qui être totalement moi même à New-York. Liam, lui me connaissait par cœur et rien venant de moi ne pourrait l'étonner. A part peut être le fait que je quitte New-York pour lui. Je ne sais pas, de toute façon je n'allais pas tarder à le découvrir. Le fait qu'il me dise que j'étais magnifique me donna un sourire radieux. Dès compliment sortait de la bouche de mon frère il se décuplait. Rien ne pouvait me faire plus plaisir qu'une attention venant de sa part. J'aimais aussi ce côté grand frère protecteur qui me faisait beaucoup rire. J'avais parfois même l'impression que l’inscription "Pas touche c'est ma sister" était réellement écrite dans mon dos. Mais ça ne me déplaisait pas pour autant au contraire, c'est grâce à lui que je me sens en sécurité où que je sois. La révérence qu'il me fit suite à mon commentaire me fit beaucoup rire. La phrase qu'il me dit ensuite, elle me fit briller les yeux comme des diamants et c'est ce qui me donna encore plus envie de le reprendre dans mes bras. J'avais un frère en or et je le reperdrais pour rien au monde. Ma place était à présent ici, j'en étais persuadé. Liam mit fin à notre gros câlin et me submergea de questions. En même temps c'était normal qu'il veuille tout savoir et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. La fin de sa phrase me fit rire, toujours prêt pour trouver un prétexte pour faire la fête. Je me détacha alors de lui et m'avança vers son grand canapé pour y prendre place. Une fois confortablement installé je croisai les jambes et entamai ma réponse. « Je ne pensais pas que le vol serait si long, mais heureusement j'avais de quoi m'occuper. Oui sortons, bonne idée, il faut que je me remette du trajet ! Puis je suppose que tu connais déjà tout les endroits branchés de la ville.. » Je lui adressais un sourire suivit d'un clin d’œil et repris la discussion. « Les parents vont très bien. Ils ont hâtent de venir nous rendre visite ! » J'espérais que le "nous" lui mette la puce à l'oreille. Il m'avait tendu une perche et je l'avais saisi, il ne restait plus qu'à savoir comment est-ce qu'il allait le prendre..

Exactement comme je m'y attendais, Liam ne compris pas tout de suite. Il m'aurait fait la même chose je crois que j'aurais réagis pareil de toute façon. C'était évident que le fait que je vienne vivre ici ne fut pas la première option qui lui passait par la tête. J'allais devoir tout lui dire. Le fait qu'il m'avoue qu'il aurait aimé que je reste pour la vie m'enchanta. Je me mise alors à sourire et décroisa les jambes afin de me lever du canapé. Une fois debout je m'approcha de lui tout en gardant une certaine distance. « Et bien, ça tombe bien que tu en parles justement.. Parce que je ne compte pas repartir. » Je mis mes mains dans mes poches et continua dans ma lancée. « J'ai démissionné. Je ne pouvais pas passer un jour de plus sans t'avoir près de moi.. » Je m’empressai de continuer avant qu'il ne dise quoi que ce soit. « Mais rassure toi je ne vais pas venir t'embêter chez toi ! Pour l'instant je suis à l'hôtel en attendant de me trouver quelque chose. Je ne veux pas être au milieu de toutes les demoiselles qui passeront par ici. » Un petit rire m'échappa puis je baissa légèrement la tête et releva seulement un peu les yeux vers lui avec un petit sourire. Évidemment que j'aurais voulu passer ma vie avec lui, seulement nous étions des adultes à présent et la cohabitation risquait d'être compliqué, mais tellement marrante en même temps. Néanmoins il avait beau être mon frère, je détestais taper l'incruste. Je n'allais donc certainement pas accepter à moins qu'il ne se mette à genoux devant moi.