Kallon & Matthéo

Aujourd'hui je devais donner une conférence à l'université de Perth. Je savais tout de suite que ça allait être barbant et pour moi et pour les élèves. Ils en avaient sûrement rien à faire de ce que j'allais raconter à part les quelques personnes de cette salle qui voudraient être journaliste plus tard. J'avais tout de même préparer quelques points que j'allais énoncer pendant ma conférence. J'espérais leur faire un discours accrocheur afin qu'ils ne trouvent pas le temps long. Grâce à moi ils allaient louper des cours donc ils devaient être tout de même enjoués. J'appréhendais quelque peu car je n'aimais pas spécialement parler en public devant une telle assemblée mais quelques exercices de respiration avant d'entrer en scène et le tour sera joué.

Arrivé à l'université, il y avait une sacré foule mélangeant élèves et professionnels. Je me demandais bien quel métier y avait il ce jour là, sûrement un peu de tout. Je me baladais dans les couloirs de l'université me rappelant quelques souvenirs d'époques car j'étais allé à cette université quelques années plus tôt. L'heure approchait de plus en plus et une boule vint se former au creux de mon ventre. Matthéo déstresse. Je commençais à faire quelques exercices de respiration prenant une bonne bouffée d'air et la relâchant lentement. Je vérifiais que mes papiers étaient bien dans ma sacoche afin que je ne perde pas le fil de mon discours. C'est bon tout était prêt. J'entrais finalement en scène devant un grand amphithéâtre. C'était plutôt impressionnant, je n'aimerais pas être professeur, ça peut faire peur. Bon, il fallait que je hausse la voix afin que tout le monde m'entende. Bonjour à tous, je me présente : Matthéo Hannighan, j'exerce le métier de journaliste depuis quatre ans maintenant. Et c'était parti pour mon long discours sur mon parcours puis sur mon métier - ses avantages et ses inconvénients et bien sur tout ce qu'il fallait savoir. Je voyais que le public était absorbé par mes paroles ce qui me fit plaisir, je savais comment les captiver.

A la fin de mon discours - plutôt long d'ailleurs - je finis par demander : Avez vous des questions ? Quelques personnes se levaient afin de me poser des questions auxquelles je répondais brièvement. Finalement, au bout d'un bon quart d'heure, il n'y avait plus de questions. J'ai passé un très bon moment en votre compagnie, j'espère que vous deviendrez de grands reporters. A bientôt. Je commençais à ranger mes divers papiers étalés sur la table pour les mettre dans ma sacoche.

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Kallon & Matthéo

Et voilà mon discours était terminé, j'avais passé un agréable moment avec ces jeunes. J'espérais avoir captiver mon auditoire car j'étais stressé depuis que je savais la date de cette conférence. Je n'aimais pas spécialement parler en public étant bien trop timide et solitaire mais j'étais fier de voir que les yeux étaient tous sur moi et non sur leur portable car oui, les jeunes, en cours, sont souvent sur leur portable quand ils s'ennuient. Bref, en ce moment je rangeais mes affaires posées sur le bureau. Puis alors que je levais la tête pour voir la salle vide, je vis une grande file d'attente, sûrement pour me poser des questions. Heureusement que je leur avais demandé s'ils avaient des questions tout à l'heure. Je pris tout de même soin de répondre à toutes leurs questions un par un avec un grand sourire même si je n'avais envie que d'une chose : rentrer chez moi et me couler un bon bain chaud. Puis quand arriva le dernier étudiant, un grand brun aux yeux bleus, sa proposition me parut un peu bizarre mais bon, pourquoi pas accepter hein ! Et puis je me sentais comblé lorsqu'il me dit qu'il réfléchirait pour continuer ses études dans le journalisme. J'étais si persuasif que ça ?! Je m'étonnais moi même, je ne connaissais pas ce don en moi. Je levais mes sourcils en signe d'étonnement et lui répondis :

Oh bah c'est un plaisir d'entendre cela, je ne m'attendais pas à cela. Écoutez, c'est d'accord pour le café et les questions. Allons y.

Je bouclais mon sac et le posais sur mon épaule. Je suivais le jeune homme jusqu'au café de l'université. Cela me touchait de voir que je pouvais encourager quelqu'un dans la voie du journalisme. Jamais je n'aurais pensé qu'un élève changerait d'orientation juste à cause de mon discours. J'allais tout de même lui mettre en garde sur les divers points que ce soit les bons ainsi que les mauvais. On se baladait, côte à côte dans les couloirs puis je me tournais quand même vers lui pour lui demander : Comment t'appelles tu ? J'ai complètement oublié de te demander. Nous arrivions enfin à destination. Il y avait une légère file d'attente, nous patientons quelques instants. Alors comme ça je t'ai donné envie d'être journaliste ?! Ca me fait bizarre que j'ai eu un tel pouvoir de persuasion, ce n'est pas mon style pourtant. Je me mis à rire d'un rire plutôt nerveux.

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Kallon & Matthéo

Je ne m'attendais pas à voir un élève aussi motivé après ma conférence. Ce que j'avais dis pendant deux bonnes heures lui avait plu et ça me touchait. J'avais parlé de mon parcours, montré quelques exemples et lus quelques articles que j'avais écrit et finalement il avait accroché. J'étais fier de ramener - peut être - un futur journaliste parmi nous. Ca se trouve ce serait un grand reporter connu dans le monde entier. En tout cas le jeune homme avait les yeux qui brillaient d'excitation. Mais j'allais vite le faire redescendre sur terre car je ne voulais pas qu'il s'imagine que ce soit aussi facile que je l'ai décris. J'ai bossé hardiment et j'ai consacré ma vie qu'à mes études étant plus jeunes. Je n'avais que très peu d'amis c'est pour ça que je comblais le manque par mes études. Il fallait qu'il le sache.

Oh ce n'est pas grave. Et puis je n'ai rien à faire pour le moment.

Arrivé à la cafétéria de l'université, on fit la queue afin de se commander chacun un café. Bien sur, je pris le soin de payer le café au jeune homme. C'était un plaisir de boire un coup avec lui et de répondre à ses futures questions. Je me demandais bien ce qu'il avait en tête. Je lui demandais tout de même de se présenter. Lui il savait qui j'étais mais moi je ne savais rien de lui à part que c'était un étudiant et que le métier de journaliste l'intéressait. Bon, alors, il avait tout un tas de questions à me poser. J'entremêlais mes doigts et posais ma tête sur mes mains.

Je t'écoute, dis moi tout alors.

J'étais toute ouïe. Je pouvais lui parler de journalisme pendant des heures car c'était ma véritable passion. J'aimais mon travail plus que tout et jamais je ne voudrais le perdre. Bien sur, si j'avais une promotion je l'accepterais.

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